Retour aux articles

Le diabète

Retour
aux articles

Publié le 17/07/2020

Aujourd'hui je vais vous parler de l'un des « principaux tueurs au monde », de celui qui occupe la 3ème place parmi les 10 principales causes de mortalité dans le monde : le diabète. Il représente 1 personne sur 10 en France et 463 millions de personnes dans le monde.

Le diabète est une maladie chronique qui résulte d'un trouble de l'assimilation, de la gestion des glucides et qui se traduit par un taux de glucose, appelé glycémie, trop élevé dans le sang, on parle alors d'hyperglycémie.

L'apport quotidien de sucre se fait au travers des différents repas où les aliments permettent de fournir les lipides, les protides et surtout les glucides, essentiels au bon fonctionnement de l'organisme.

acide alpha-lipoique

Lors d'un repas, le taux de sucre augmente dans le corps et les glucides sont majoritairement transformés en glucose. Ce dernier est détecté par le pancréas, un organe composé de cellules bêta regroupées en îlots de Langerhans qui vont produire une hormone appelée insuline. L'insuline constitue l'élément clef de la régulation du glucose mais permet aussi son acheminement au travers des différentes cellules de l'organisme et assure ainsi leurs bons fonctionnements.

Pour les personnes atteintes de diabète, l'insuline peut être absente ou présente mais en trop faible quantité. Ainsi, au lieu d'être transformé en énergie ou d'être stocké, le glucose va rester dans le sang et donc s'y accumuler. Tout ceci donne lieu à un déséquilibre de l'organisme et mène à une hyperglycémie. En temps normal, le taux de glycémie se trouve entre 0,70 et 1,10 g/L de sang. Il est à distinguer de celui mesuré postprandiale, autrement dit après un repas où le taux de glycémie aura forcément augmenté bien qu'il ne doive pas dépasser 1,40 g/L. On est considéré comme diabétique lorsqu'à jeun, à deux reprises, le taux est supérieur à 1,26g/L.

Il existe plusieurs types de diabète mais on en distingue principalement deux:

Tout d'abord, le diabète de type 1, un diabète dit insulinodépendant qui touche environ 10 % des diabétiques mais aussi un diabète que l'on peut qualifier de juvénile car il est découvert principalement chez les enfants, adolescents ou jeunes adultes. Celui-ci correspond à une maladie auto-immune, autrement dit une maladie liée à un dysfonctionnement immunitaire au cours duquel le système immunitaire ne reconnaît plus ses propres cellules et se met donc à attaquer ses propres composants de l'organisme. Ainsi donc, pour des raisons encore inconnues, le système immunitaire d'une personne atteinte de diabète de type 1 ne reconnaît plus les cellules bêta du pancréas et les détruit empêchant ainsi la synthèse d'insuline. Le glucose ne peut alors plus entrer dans les cellules et reste dans le sang. 

Ensuite, il existe le diabète de type 2, non insulinodépendant, qui représente la majorité des personnes diabétiques à savoir environ 85% d'entre elles. Il apparaît en général chez des personnes de plus de 40 ans, bien que de nombreux spécialistes s'inquiètent de son apparition prématurée chez certains adolescents et jeunes adultes. Favorisé par le surpoids, l'obésité, le manque d'activité physique ou encore une mauvaise alimentation, il semblerait qu'il y ait également des prédispositions génétiques. Le processus responsable du diabète de type 2 est différent de celui du type 1. Malgré une production d'insuline, deux cas de figure peuvent apparaître. Soit le pancréas ne produit pas assez d'insuline et on parle d'insulinopénie, soit l'insuline produite n'est pas efficace et on parle d'insulinorésistance. Cette résistance épuise au fur et à mesure le pancréas qui finira par ne plus assurer de production suffisante. 

Enfin, il existe d'autres types de diabètes beaucoup plus rares (moins de 5% d'entre eux) tels que le diabète de grossesse, gestationnel. Bien que ce soit un phénomène rare, celui-ci peut apparaître au cours d'une grossesse et notamment lors du troisième trimestre. La mère et l'enfant seront donc affectés, ce qui pourrait engendrer des complications plus ou moins graves.

Le diagnostic du diabète et notamment du type 2, peut prendre des années. Les principaux symptômes qui pourraient vous alerter sont :

  • une fatigue excessive et anormale
  • un amaigrissement (si le sucre s'accumule dans le sang au lieu d'être transféré dans les cellules, l'appétit reste le même mais vous perdez du poids)
  • une polyurie, c'est-à-dire des mictions très fréquentes, où la diurèse (production d'urine) peut atteindre 3litres par jour alors qu'elle est entre 0,8 et 1,5 litres en temps normal
  • une soif démesurée qui peut s'expliquer par la polyurie qui engendre une déshydratation

Bien qu'il semble anodin et sans conséquences graves apparentes, le diabète est une maladie qui peut avoir de lourdes conséquences et qu'il ne faut donc pas prendre à la légère. Effectivement, les complications peuvent être de tout genre :

  • des maladies cardiovasculaires dues à l'accumulation de sucre dans les vaisseaux qui peut donc endommager ceux-ci sur le long terme ( hypertension, AVC, infarctus du myocarde...)
  • une cécité, il est la première cause de cécité chez l'adulte
  • des risques de nécroses (processus qui entraîne la mort des cellules d'un tissus) notamment au niveau des membres inférieurs, des pieds menant à une amputation de ces-derniers. On estime que 5 à 10% des diabétiques subiront un jour une amputation d'orteil, de pied ou de jambe.
  • Des troubles de l'érection
  • une insuffisance rénale

Malgré les recherches médicales, le diabète reste une maladie incurable. Bien qu'elle se soigne très bien, elle reste contraignante au quotidien pour la plupart des malades. Il est donc nécessaire de conserver une bonne hygiène de vie, une alimentation saine et de pratiquer une activité physique régulière.

La semaine prochaine nous parlerons de l'endométriose, pathologie encore trop peu connue et qui impacte grandement la vie de certaines femmes.

Docteur Jacqueline Delanoë

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment.

Ajouter un commentaire