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L'Insuffisance rénale

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Publié le 21/12/2020

L'Insuffisance rénale

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une maladie qui touche 3 millions de personnes en France, l'insuffisance rénale qui, sans prise en charge, se solde bien trop souvent par le décès. Cette-dernière survient irrémédiablement au cours de maladies rénales aussi bien chroniques qu’aiguës.

Elle se caractérise par une destruction progressive de la fonction rénale et plus précisément par une réduction progressive du nombre de néphrons actifs. En effet, le rein est un organe vital, essentiel au bon fonctionnement de l'organisme qui possède de multiples fonctions. Il permet le maintien de l'équilibre hydrique et ionique (potassium, calcium...), mais joue également un rôle dans la régulation de la tension artérielle. Aussi responsable de la sécrétion d'hormones, ce système complexe permet surtout la filtration des déchets toxiques et la production de l'urine et ce grâce au néphron cité un peu plus haut, constituant l'unité fonctionnelle du rein.

La filtration des déchets correspond à la clairance, la fonction rénale quant à elle, se mesure par le débit de filtration glomérulaire (DFG). En temps normal, le DFG doit être égal à 120 ml/min, autrement dit, 120ml de sang sont filtrés chaque minute ce qui correspond à un débit assez important. Ainsi, l’insuffisance rénale se caractérise par une diminution du débit de filtration (il est normal que celui-ci diminue avec l'âge mais pas autant que dans le cadre d'une insuffisance rénale), et donc une accumulation des déchets toxiques dans l'organisme pouvant mener dans le pire des cas au comas ou encore au décès.

Il existe deux types d'insuffisance rénale. L'insuffisance rénale chronique (IRC) qui s'installe progressivement et qui fait souvent suite au diabète ou encore à l'hypertension artérielle que nous détaillerons un peu plus par la suite. Ensuite, il y a l'insuffisance rénale aiguë (IRA) qui se caractérise par une baisse brutale (en quelques heures ou quelques jours) de la capacité de filtration du rein et une baisse le plus souvent de la production d'urine allant vers une oligurie lorsque la production journalière est de 400 ml ou encore vers une anurie quand elle est inférieure à 100 ml/24h.

Il faut faire attention à ne pas confondre l'IRA avec la rétention d'urine. Dans les deux cas le patient n'urine pas, mais lors d'une anurie, le rein ne produit plus du tout (ou très peu) d'urine et la vessie est donc vide. A l'inverse, dans le cas d'une rétention d'urine, la vessie est pleine.

Bien que la situation soit très préoccupante et qu'elle puisse donner lieu à un mauvais pronostic avec de lourdes conséquences, l'IRA est réversible contrairement à l'IRC. Si la perfusion du rein est rétablie rapidement, la fonction rénale peut se rétablir parfaitement.

La plupart du temps, l'insuffisance rénale s'installe de manière progressive et fait suite à différentes causes. Tout d'abord et le plus fréquemment, on l'observe chez des personnes atteintes de diabète (I ou II) et chez les personnes atteintes d'hypertension artérielle. Ensuite, il y a les maladies héréditaires, les maladies auto-immunes, l'excès de cholestérol, l'obésité, les infections à répétitions et les calculs rénaux qui peuvent augmenter le risque de développer ou d'aggraver une insuffisance rénale. Enfin, il y a le tabagisme et la consommation de substances toxiques mais aussi l'automédication qui pose de plus en plus de problèmes.

L'insuffisance rénale peut être qualifiée de «tueur silencieux» car c'est une maladie qui présente plusieurs stades mais qui, au début, présente très peu de symptômes évidents. Elle peut être asymptomatique pendant très longtemps car une personne peut perdre jusqu'à 90% de sa fonction rénale dans certains cas, avant que les symptômes apparaissent. Il est donc primordiale de la diagnostiquer au plus vite.

Tout d'abord, les personnes atteintes de diabète et d'hypertension artérielle en priorité, doivent régulièrement vérifier leur fonction rénale. Pour cela, il est possible de réaliser un test urinaire où l'on regarde s'il y a une protéinurie (un rein déficient perdra des protéines). Ensuite, il est possible de faire une prise de sang pour mesurer la créatinine. On la mesure car le rein est l'organe qui l'élimine majoritairement, ainsi, s'il y a une augmentation brutale du taux de créatinine, cela traduira un problème avec les reins.

Si de mauvais résultats ressortaient, il faudrait donc essayer de limiter au maximum la progression en adoptant un autre style de vie avec un traitement pour éviter d'arriver au stade de la dialyse ou encore de la greffe rénale, ou encore pire au stade terminale se soldant par le décès.

Bien qu'il y ait peu de symptômes et surtout au début, le plus fréquent d'entre eux est l'hypertension artérielle qui reflète la maladie rénale. Ensuite, avec son évolution, on remarque une fatigue excessive, une baisse de l’appétit, des troubles sommeil, un essoufflement, des difficultés à respirer la nuit. Tout ceci traduit une fonction rénale déjà bien dégradée, précédant de peu le besoin d'une suppléance de fonction. Cependant tous ces symptômes ne sont pas forcément évocateurs ce qui explique que le diagnostic soit souvent très tardifs et que la maladie ait un stade déjà bien avancé.

Afin de diminuer les risques de développer une insuffisance rénale, plusieurs choses sont possibles :

  • pratiquer une activité physique ce qui peut réduire l'hypertension et diminuer une éventuelle surcharge pondérale
  • contrôler son diabète car il représente 1 cas sur 2 des IR
  • contrôler son hypertension
  • manger sainement, adopter des mesures diététiques afin de contrôler son poids, un régime alimentaire pauvre en sel
  • boire de manière régulière et suffisante (adaptée aux situations)
  • ne pas fumer (la nicotine entraîne une mauvaise irrigation des reins et aggrave l'hypertension)
  • éviter l'automédication comme certains AINS qui peuvent aggraver ou provoquer une IR
  • réaliser des prises de sang si l'on présente des facteurs de risques (diabète, hypertension, …)

La prochaine fois nous parlerons d'un sujet souvent tabou et touchant pourtant 1 personne sur 5 en France, la constipation.

Jacqueline Delanoë

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