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Syndrome de Raynaud

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Publié le 01/02/2021

Syndrome de Raynaud

Aujourd'hui, en cette période de grand froid hivernal, nous allons parler d'un sujet d'actualité, le phénomène de Raynaud. Il s'agit d'un trouble réversible de la circulation sanguine qui touche les extrémités du corps et principalement les doigts et ce, généralement suite à une exposition au froid.

En temps normal, autrement dit en conditions physiologiques, lors d'une exposition au froid, le corps réagit par un phénomène que l'on appelle vasoconstriction. Cette dernière correspond à une contraction des vaisseaux sanguins obstruant la lumière du vaisseaux ce qui limite alors l'apport du sang. Ce phénomène est tout à fait normal et permet au corps d'éviter de perdre sa chaleur. En effet, en limitant l'apport sanguin en périphérie, on observe une irrigation centrale plus importante au niveau des organes nobles (cœur, poumons...) permettant ainsi le maintien de la température centrale du corps.

Les personnes atteintes de la maladie de Raynaud possèdent une réaction excessive à ce phénomène, ils font preuve d'une hypersensibilité. On observe alors une vasoconstriction brutale et excessive ce qui entraîne une diminution trop importante, brutale du calibre des vaisseaux créant ainsi un spasme. On parle de maladie réversible car lorsque le spasme cesse, les vaisseaux retrouvent leur calibre normal et le sang y repasse normalement.

Le phénomène de Raynaud se manifeste par des épisodes de crises allant de quelques minutes à plus d'une heure. Dans la plupart des cas, ce sont les doigts qui sont touchés par le phénomène de vasoconstriction expliquant ainsi la couleur blanche de ces-derniers pouvant même aller jusqu'à une couleur bleutée lors de grosses crises, mais aussi la perte de sensibilité. La quasi-totalité des doigts sont touchés car souvent le pouce se voit épargné. D'autres extrémités peuvent parfois être touchés comme le nez, les oreilles, la langue ou encore les orteils.
Comme dit précédemment, les crises surviennent surtout lors d'expositions au froid, de gros changements de températures, d'humidité et parfois lors d'épisodes de stress intense.

On distingue deux formes du phénomène de Raynaud :

Une forme primaire, que l'on qualifie d'idiopathique (=qui n'a pas de causes connues) et qui constitue la forme la plus courante. Lorsqu'il s'agit d'une forme primaire on parle de « maladie de Raynaud ». Celle-ci se compose de symptômes de faibles gravités et dans les deux tiers des cas la maladie se résorbe avec le temps.

Une forme secondaire, qui a une étiologie, autrement dit, qui est secondaire à une pathologie. Cette forme est donc plus grave que la précédente et plus rare car elle est souvent la conséquence d'une maladie qui touche les vaisseaux sanguins. Lors d'une forme secondaire on parle de « syndrome de Raynaud ».

Il existe 3 phases successives, bien que ce ne soit pas toujours le cas, ce sont les étapes les plus typiques que l'on retrouve :

  • la phase syncopale : on retrouve de la pâleur, un refroidissement et une impression de doigts morts. Cette phase dure de quelques minutes à plus d'une heure.
  • la phase asphyxique : une cyanose (=coloration bleutée due à un manque d'oxygène) est visible ainsi que des dysesthésies (=altération de la sensibilité qui inclut des fourmillements, des picotements, des brûlures etc...) pour une durée de 15 à 30 minutes.
  • la phase d'hyperhémie réactionnelle : avec une érythrose (=coloration rouge de la peau), un réchauffement, des picotements et des brûlures. Cette dernière phase est inconstante et dure quelques minutes.

Bien que la plupart du temps la maladie soit sans gravité, il peut y avoir parfois sur le long terme l'apparition de troubles trophiques, une ischémie permanente pouvant mener à des nécroses. Le phénomène de Raynaud peut emmener vers un handicap moteur de par sa récidive et surtout s'il entraîne une amputation causée par les nécroses.

Ce trouble circulatoire comporte des personnes à risques. Tout d'abord, les femmes sont les plus touchées. On estime que 75 à 90% des patients atteints de la maladie de Raynaud sont des femmes, qui plus est, jeunes, entre 25 et 40 ans. Ensuite il existe sûrement un facteur génétique car lorsqu'il y a un parent proche atteint, le risque augmente d'environ 30%.
Concernant plus précisément la forme secondaire, les personnes atteintes de maladies auto-immunes ou de maladies touchant les vaisseaux ont plus de chances de développer un syndrome de Raynaud
Enfin, certains secteurs professionnels sont plus à risque que d'autres. On retrouve les professions de bureau (clavier), celles où les ouvriers utilisent leurs mains comme outils de travail comme les carreleurs (taper), ou encore lors d’utilisation d’outils qui entraînent des vibrations, en bref, tout ce qui engendre des traumatismes à répétitions des mains. Les métiers où l'on observe une alternance régulière entre le chaud et le froid sont également à risques.

Malheureusement, il n'existe pas de traitement de la maladie de Raynaud mais on peut cependant contrôler, limiter les épisodes de crises en agissant sur plusieurs facteurs. Tout d'abord, il faut éviter ou arrêter la consommation de tabac. En effet le tabac est une substance qui entraîne la constriction des vaisseaux sanguins. Il est également conseillé de limiter la consommation de caféine.
Ensuite, lors de sorties en extérieur notamment, il faut veiller à bien se protéger du froid et pas uniquement au niveau des extrémités mais au niveau de l'ensemble de l'organisme.
Enfin, il est recommandé aux personnes atteintes du phénomène de Raynaud, de tenir un journal de crises afin de trouver les facteurs favorisants mais aussi les limitants/soulageant (exemple : alimentation, médicaments, températures...)

Lors de l'apparition de signes de la maladie de Raynaud, il est important de consulter son médecin et plus précisément un angiologue car, bien que dans 80/90% des cas la maladie soit sans gravité, elle peut parfois être révélatrice d'une maladie sous-jacente.
La prochaine fois nous parlerons de l'Accident Vasculaire Cérébral (AVC).

Jacqueline Delanoë

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