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Accident Vasculaire Cérébral

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Publié le 15/02/2021

AVC

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une urgence vitale où chaque minute compte, en effet, nous allons nous intéresser à l'Accident Vasculaire Cérébral (AVC) aussi appelé Attaque Cérébrale. Si l'on prend les termes l'un après l'autre on comprend qu'il s'agit de quelque chose de brutal car on parle d'Accident, que ce sont les vaisseaux sanguins qui sont concernés (Vasculaire) et plus précisément ceux du cerveau (Cérébral).

L'AVC correspond à une interruption du flux sanguin au niveau des artères cérébrales responsable d'une perte de fonction des zones qui sont touchées, perte de fonction qui entraîne alors les différents symptômes.

Il existe 2 catégories d'AVC ayant chacune une origine différente :

Premièrement, on retrouve l'AVC ischémique. Il s'agit de celui qui est le plus fréquemment rencontré. Il provient de la formation d'un caillot sanguin qui vient se bloquer au niveau de la circulation sanguine cérébrale. Ainsi, les tissus situés en aval du caillot bloqué ne seront plus irrigués entraînant un manque d'oxygène et de nutriments surtout de glucose.
L'AVC ischémique se divise lui-même en 2 catégories. On retrouve l'AVC ischémique thrombotique ou bien l'ischémique embolique.
On parle de thrombotique lorsque la formation du caillot sanguin se fait à l'intérieur de l'artère cérébrale tandis que dans le cas d'un AVC embolique, le caillot a été formé ailleurs dans le corps et a été amené au niveau cérébral par la circulation sanguine.

Deuxièmement, on retrouve l'AVC hémorragique. Dans ce cas de figure, la paroi d'un vaisseau se rompt et le sang s'en échappe comme par exemple lors d'une rupture d'anévrisme (l'anévrisme correspond au gonflement d'une artère et celle-ci, sous l'augmentation trop importante de la pression, peut rompre donnant ainsi une rupture d'anévrisme). Comme pour l'AVC ischémique, le tissus en aval n'est alors plus irrigué correctement mais il y a en plus une collection de sang au niveau de la zone de rupture qui repousse le tissus cérébral causant ainsi encore d'autres dégâts. Il y a donc une ischémie mais aussi une hémorragie dans la boîte crânienne.

Il est important de déterminer le type d'AVC dont il s'agit car la prise en charge et les traitements seront différents.

Les symptômes apparaissent très rapidement et de manière brutale après l'altération du flux sanguin car le manque d'oxygène et de glucose font souffrir les neurones qui ne peuvent alors plus fonctionner correctement.
Les symptômes sont très variés car ils dépendent du lieu d'interruption de la circulation et donc de la zone touchée. Par exemple, si le caillot se bloque au niveau de l'artère cérébrale moyenne du côté gauche, autrement dit au niveau des aires de Broca et de Wernicke, il y aura des troubles du langage. Au niveau du lobe occipital se trouvent les aires visuelles et il y aura alors des troubles de la vision, au niveau du lobe temporal, des troubles de la mémoire, au niveau du cervelet, des troubles de l'équilibre etc … Si l'interruption a lieu au niveau du tronc cérébral, le pronostic vital sera alors engagé. Tout ceci montre la complexité du phénomène et la grande diversité qui l'accompagne.

L'Accident Vasculaire Cérébral est une situation d'extrême urgence qui nécessite une prise en charge rapide après le début des premiers symptômes. En effet, si la prise en charge est assez rapide, les lésions peuvent être réversibles et cela va permettre de limiter les séquelles de l'attaque.
Lorsque les neurones sont privés d'oxygène pendant plus de 3 minutes, ceux-ci meurent, ce qui montre encore une fois la nécessité d'une prise en charge extrêmement rapide. Heureusement, il existe dans le cerveau ce que l'on appelle des anastomoses (=les réseaux sanguins sont reliés entre eux) qui permettent de maintenir une certaine irrigation et ainsi de limiter les séquelles de l'AVC.

Lors d'un AVC, il faut agir VITE :

V pour le Visage, est-il parlaysé ou non ? Ou d'autres parties du corps
I pour Incapacité de lever le bras par exemple
T pour Trouble de la parole ?
E pour Extrême urgence car si l'un des ces signes apparaît de façon brutale , il faut appeler les urgences pour amener la personne à l'hôpital, chaque minute compte lors d'un AVC.

L'une des premières choses qui sera alors effectuée est une imagerie cérébrale, un IRM ou un scanner pour déterminer le type d'AVC et sa localisation pour pouvoir déterminer le traitement nécessaire.
Dans les premières heures des médicaments peuvent être administrés pour dissoudre le caillot sanguin, c'est ce que l'on appelle la thrombolyse ou fibrinolyse.
Sinon, en fonction de l'état du patient, des antécédents, de la localisation du caillot, ce dernier peut être extrait 6h maximum après l'apparition des premiers symptômes, c'est ce que l'on appelle une thrombectomie. Tout ceci dans le cadre d'un AVC ischémique. Quant à lui, l'AVC hémorragique, nécessite le plus souvent un recours à la chirurgie.

Peu importe l'origine, le traitement ou encore la gravité de l'AVC, il est toujours très important de trouver la cause de celui-ci afin d'éviter une récidive.
Lors d' un AVC ischémique embolique, le caillot sanguin provient souvent du cœur et notamment lorsque celui-ci souffre d'arythmie, qu'il ne bat pas régulièrement, qu'il souffre de fibrillation auriculaire. Ensuite, une des autres causes souvent rencontrées aussi bien dans le cadre thrombotique qu'embolique est l'athérosclérose (= dépôts, cholestérol, lipides qui viennent se fixer à la paroi des artères créant une plaque qui obstrue plus ou moins la lumière du vaisseau). La plaque elle-même peut obstruer le vaisseau cérébral et donner un AVC ischémique thrombotique mais la plaque peut également se former ailleurs et se détacher donnant ainsi un AVC embolique.

Parfois, il arrive que des personnes présentent tous les symptômes d'un AVC mais que ces derniers disparaissent spontanément en moins de 24h. C'est ce que l'on appelle un Accident Ischémique Transitoire (AIT). En effet, il arrive parfois que le caillot sanguin soit éliminé tout seul, sans aide médicale. En revanche, il est tout de même très important de faire un bilan pour trouver la cause, d'avoir un suivi médical car c'est souvent un signe annonciateur d'un véritable AVC dans les jours à venir.

Bien qu'il y ait des facteurs de risques inévitables, il existe de nombreux facteurs de risques sur lesquels nous pouvons agir.
Par inévitables, j'entends l'âge. En effet, après 50 ans chez l'homme et 60 ans chez la femme, le risque d'AVC augmente. Il existe aussi des facteurs liés aux antécédents familiaux sur lesquels on ne peut pas agir, lorsqu'il y a des antécédents d'AVC ou de maladies cardiovasculaires.

En revanche nous pouvons agir sur plusieurs facteurs :

  • le tabagisme car le tabac fragilise la paroi des vaisseaux
  • l'Hypertension Artérielle qui fragilise elle aussi les vaisseaux
  • le diabète qui peut, à nouveau, fragiliser les vaisseaux
  • le cholestérol qui augmente le risque d'athérosclérose
  • l'obésité/le surpoids qui augmente le risque de cholestérol
  • la sédentarité qui augmente le risque de surpoids
  • l'alcool qui, quelque soit le niveau, augmente le risque d'AVC hémorragique et plus de 30 verres par mois, l'ischémique

Plus de 15 millions de personnes dans le monde souffrent d'un AVC chaque année dont 5 millions en gardent un handicap et 5 millions en meurent. C'est donc un phénomène grave qui doit être rapidement et sérieusement pris en charge.
La prochaine fois nous parlerons d'une maladie moins grave mais handicapante pour les personnes qui en souffrent : la maladie de Ménière.

Jacqueline Delanoë

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